Des images nous aident à réfléchir l’espace qui nous entoure ; s’en faire une idée en 3D reviendrait-il à le percevoir mieux encore et ainsi à approfondir notre compréhension de nous-mêmes ?

Rémy Pagani
Depuis mon plus jeune âge je sculpte.
Cette aventure de création ne date donc pas d’hier.
L’idée de confectionner des chaises m’est venue lors d’une exposition à Paris qui laissait à voir un sculpteur,
mon aîné Wendell Castle (1932-2018) États-unien, il est issu des années 1960 et des réflexions d’alors qui parcouraient le monde,
retour à la terre, lutte contre les guerres et l’impérialisme. Se revendiquant de l’artisanat, il mettait en forme l’esthétique de ces années-là.
Un peu comme Le Corbusier (1887-1965) et surtout Charlotte Perriand (1903 – 1999), architectes et designers qui, dans leur recherche de formes,
sont parvenus à imaginer une expression stylistique des années de l’entre-deux-guerres.
Ces personnalités et bien d’autres encore m’ont convaincu que si nous nous voulons être l’expression d’une époque et peut-être en dessiner les fondements d’une radicalité autre possible, nous devons en révéler l’esthétique.
Dans ma cuisine, je me mis à la tâche en réalisant de nombreuses maquettes de chaises de moins de 20 centimètres de hauteur.
Puis vint le moment de la réalisation au format 1/1.
Dès ce moment-là a germé l’idée d’utiliser toutes les techniques actuelles ; machine à débiter, calculs et dessin informatiques, impression 3D, etc.